Patrimoine archéologique, vernaculaire et environnemental à Congénies par Loïc Vannson
La commune possède plus de 110 capitelles appelées ici cabanes ( inventaire Loïc Vannson 1998-99 faisant suite aux recherches de Jacques Bérard ) , reparties dans les pinèdes et garrigues qui couvrent aujourd'hui les collines autrefois cultivées. Il s'agit de constructions en pierres sèches régulièrement et méthodiquement agencées, le plus souvent de forme circulaire, carrée ou rectangulaire, surmontées d'un toit en dôme d'éboulis de pierres ou couvertes de grandes lauzes. La légère inclinaison des pierres vers l'extérieur est très importante car elle permet l'étanchéité des capitelles. Deux d'entre elles, au sommet du Puech du Pendu, comportent plusieurs pièces. Certaines sont remarquables, telle la «cabane de Marignan» ou encore la «cabane du Bleu» qui porte à son sommet une couverture en couronne d'iris. Cette capitelle est visible sur la colline de Laurisset, surplombant le village au nord, où d'ailleurs un sentier d'interprétation paysagère de la garrigue, dit «Garrigue gourmande», a été aménagé. Une autre, encore plus originale, construite à la fin du XIXème siècle dans les garrigues au sud de la commune à proximité du menhir de Peyra Plantada, possède un grand dôme maçonné en forme de pain de sucre dont la couverture est ornée de galets de couleurs ocres des Costières disposés en épis, de morceaux de marbre et surtout d'anciens culs de bouteilles qui lui ont valu le nom de «cabane de verre».
La cabane de verre vers la fin des années 1970
La cabane de Marignan , fin XVIIIème , la plus vaste de Congénies
La cabane du capellan au sommet du Puech de Montceau
Ce n'est d'ailleurs pas la seule «excentricité» architecturale que l'on peut rencontrer à Congénies. Sur le parcours du sentier d'interprétation botanique on rencontre, à un carrefour, le mazet de Daniel Lebrun qui pendant des années, a sculpté et mis en scène des pierres de toutes formes, toutes tailles, plantées directement dans le sol, posées sur des murets ou accrochées aux arbres, formant l'évocation surréaliste d'un étonnant bestiaire pétrifié.
Enfin, le territoire communal possède également une multitude de sites archéologiques dignes d'intérêt depuis l'antique source de Fontvieille dont l'occupation est attestée dès le début du Néolithique (5000 à 4500 av. J.-C., ce qui en ferait, à ce jour, le plus ancien site archéologique confirmant une présence humaine régulière en Vaunage), jusqu'aux nombreuses petites exploitations agricoles gallo-romaines et romaines qui émaillent les contreforts des collines à proximité de l'ancienne voie romaine Luteva. Celle-ci arrivait à ce qui sera plus tard Congénies via Nages et le sud de Calvisson, entrant dans le village au niveau du CD 40, longeant le cimetière, empruntant a priori l'actuel chemin de la Chicanette, avant de rejoindre l'avenue de la Fontaine et de passer à la halte de Font-Vieille, de rattraper la route de Junas avant de bifurquer sur la droite, juste avant l'ancien pont de chemin de fer de Lissac, sur «l'ancien Grand Chemin de Sommières».
(Texte de Loïc Vannson)