Façade néoclassique de la maison d'assemblée Quaker , 1822 .
C'est à Congénies que l'on trouve l'unique exemple en France et en Europe continentale de l'installation d'une communauté quaker à la fin du XVIIIème siècle ( fondée officielement en mai 1788 mais en "gestation" depuis le milieu du 18ème ). L'édifice cultuel , à la sortie est du village, surplombant la route de Nîmes rabaptisée avenue des quakers , est construit en 1822 grâce à un legs d'un "ami" quaker ( large fronton néo-classique à corniche et original encadrement de porte en pierre à bossages arrondis ). Le "temple ou chapelle quaker" ( termes impropres ) comme on le nonmera longtemps à Congénies, restera en fonction jusqu'en 1907. Un cimetière est aménagé dans le jardin sur le modèle anglo-saxon de 1830 à 1890 ; de simples stèles sont plantées dans la terre. Au cours du XXème siècle l'édifice est transformé , un temps , en hôpital militaire pour les les bléssés de la Grande Guerre de 1914-18 puis en maison d'habitation en 1954 . Le cimetière, qui a servit de dépôt de munitions pour la Wehrmacht, a été quelque peu malmené lors de l'occupation allemande pendant la seconde guerre mondiale.
Retour sur les conditions d'implantation d'une communauté quaker à Congénies :
Il est important de rappeler ici que ce mouvement est , à l'origine , totalement indépendant de la diffusion des idées sur le quakerisme véhiculées , à l'origine , par son fondateur William Penn, aux Etats Unis d'Amérique puis en Angleterre aux 17ème et 18ème siècles . Il faut revenir sur la période dite de la " Guerre des camisards " ( 1702-1704 ) pour bien saisir la nuance qui caractérise la naissance progressive d'un nouveau courant de pensée au sein du protestantisme . En effet , les méthodes violentes employées par les camisards à l'endroit du pouvoir royal et, plus largement, du catholicisme , sont condamnées par certains protestants . Des prophètes et prédicants vont ainsi se manifester en Bas Languedoc et officier tout au long du 18ème siècle . Il s'agit ici d'une forme de discenssion de principe sur la forme , car , dans le fond , la lecture des textes bibliques demeure . Ce n'est qu'à la fin du 18ème siècle , aprés l'établissement de plusieurs contacts extérieurs et divers voyages , dont l'intervention décisive de Jean de Marcilhac , et le constat de nombreux points communs ( notamment au sujet du pacifisme ) qu'est fondé , à Congénies , le premier mouvement français officiellement rattaché au quakerisme en mai 1788 .
C'est en 1821 que Louis Antoine Majolier et Antoine Nourrit cèdent , chacun, un terrain sur lequel va être édifié entre 1821 et 1822 la maison d'assemblée quaker que nous pouvons voir , encore aujourd'hui, sur l'avenue bien nonmée des quakers grâce à la donation d'un "ami" américain . Un bâtiment pouvant acceillir 175 personnes , attenant à la maison Majolier et à l'ancien parc "Majolier-Jaulmes" de "Bel Ombre". En ce début de 19ème siècle , il y a 33 familles quakers à Congénies , soit environ 90 membres , et à peu près 130 personnes originaires de bourgs alentours , de Quissac à St Gilles .
A droite , détails des pierres en bossage arrondi de la porte
La maison Majolier puis la maison Quaker vers 1900
A la suite de l'installation dans le village, depuis quelques années, d'un nouveau groupe quaker, le lieu a retrouvé sa vocation. Restauré avec le concours des mouvements quakers anglais et français il peut servir à l'organisation de rencontres, conférences et séminaires divers. Le culte quaker y est régulièrement célébré et Congénies est redevenu un des centres de la branche française de la communauté pour le sud du pays.
(à partir d'un texte et des photos de Loïc Vannson)
Photos du cimetière quakers "à l'anglaise" :
certaines pierres tombales se dégradent rapidement ...
Vue de la façade principale surplombant la bien nonmée "avenue des quakers" ...
Site de la maison d'assemblée : www.maison.quaker-congenies.org/