C'est au sommet du puech de la Fontaine que se trouve , masqué par la dense forêt de pins , l'ancien moulin à vent de Congénies . ( Au premier plan , le batiment des écoles ) .
Le moulin du Puech de la Fontaine en 1995 puis en 2008 ...
Situé au sein d'une vaste parcelle d'1ha ceinte d'un mur de pierre sèche au sommet du Puech de la Fontaine (appelé aussi "Le Pic") qui domine le village à l'ouest, l'ancien moulin à vent " Domergue-Bernard " ( de nombreuses autres appellations existent au cours du 20ème siècle ... ) , situé à la côte 116 mètres, est aujourd'hui totalement perdu et dissimulé par la dense forêt plus que centenaire de ce massif, constituée, entre autres, de pins d'Alep, d'arbousiers, de buis, de laurier-tin et de coronilles glauques de Montpellier. Ce moulin fut certainement édifié à la fin du XVIIe siècle ou au tout début du XVIIIe siècle. Il s'agissait vraisemblablement d'un moulin d'appoint qui servait à moudre le blé, surtout durant l'été lorsque qu'il n'y avait plus assez d'eau pour alimenter les moulins à eau de la Vaunage. La culture céréalière était à cette époque beaucoup plus importante que de nos jours car il fallait directement subvenir aux besoins quotidiens du village.
Avec "l'explosion" de la culture viticole dès la fin du XVIIIe siècle, favorisée par l'acheminement désormais possible des céréales grâce au canal du Rhône à Sète depuis l'ancien port de Lunel puis, dès le milieu du 19ème siècle, par l'apparition des premiers réseaux ferroviaires (tronçon Beaucaire-Sète opérationnel dés 1845), les moulins de la région furent rapidement abandonnés. Celui de Congénies, dont on peut situer les dernières activités dans les années 1860, a été transformé à la fin du XIXe en un élégant maset, sorte de "pavillon-relais de chasse" répondant au nom évocateur de "Bellevue" (aucun arbre n'occupait le sommet de la colline et n'obstruait l'horizon vers 1880…). À cette occasion la partie haute du moulin fut écrêtée et reçut une toiture circulaire. Le premier étage fut aménagé de manière confortable et même raffinée avec cheminée, parquet et plafond mouluré à rosace centrale… On accédait à cette agréable pièce par un large escalier extérieur en pierres de taille, récemment vandalisé et cassé, comme d'ailleurs de nombreux autres éléments de ce bâtiment tombant rapidement et malheureusement en ruines depuis quelques années et dont l'environnement immédiat est trés dégradé comme l'attestentent ces quelques vues récentes ... Une des meules , d'un diamètre de 1,70m , est encore présente au pied du moulin .
Nota : Dans le cadre de la nouvelle loi sur le défrichage obligatoire pour contenir le risque incendie , les propriétaires ont procédé à cette opération en 2010 ; les abords du moulin ont ainsi été nettoyés et le bâtiment se trouve dégagé .
Loïc Vannson
Le moulin à la fin du 19ème siècle ( archives famille Jaulmes ) .